Et s’aimer.
Ne plus être seul.
Ou alors à deux.
Lutter contre l’univers tout entier, contre ses silences et ses séparations.
Le tromper parfois. Souvent.
Se séparer mais pour de faux.
Lâcher les mains.
Ne pas se quitter des yeux.
Tendre les regards.
Ou les regards tendres.
Ou les deux.
Et brûler ce qu’il reste de courage.
Détester les aurevoirs, adorer les retrouvailles.
Voler trop de baisers comme pour les garder, comme si c’était possible.
Et vouloir les emporter avec soi.
Échouer toujours évidemment mais recommencer encore.
Désirer en silence.
Rester muet.
Savoir se taire pour dire.
Laisser parler les âmes et les yeux, en être le témoin naïf.
Ne pas savoir comment.
Faire !
Être maladroit mais l’oublier.
Arrêter le temps.
Ne pas vérifier.
En être persuadé.
Être insolent.
Prétendre à l’infini, à être entendu, à être compris.
Décider d’abandonner le monde et s’abandonner soi.
Se protéger des armures, se laisser mordre.
Même aimer rendre les coups.
Avoir peur.
Se laisser avoir peur.
Et trembler. Pour une mèche de cheveux. Et en connaître l’odeur.
Et la chercher partout. Et la trouver partout.
Dans les fleurs, dans le vent, dans le ciel, dans les draps.
Et se perdre en chemin.
Ne plus connaître la route, ne pas désirer savoir.
Se manquer.
Jouer le jeu de l’amour, laisser gagner l’autre.
Être tous les deux perdants.
Triompher alors. Triompher.
C’est ça. Et c’est bien !
Felix RADU
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